Exégèse de la sourate 95 At Tin (Le Figuier)
سُوۡرَةُ التِّین
بِسۡمِ ٱللَّهِ ٱلرَّحۡمَـٰنِ ٱلرَّحِيمِ
وَٱلتِّينِ وَٱلزَّيۡتُونِ (١) وَطُورِ سِينِينَ (٢) وَهَـٰذَا ٱلۡبَلَدِ ٱلۡأَمِينِ (٣) لَقَدۡ خَلَقۡنَا ٱلۡإِنسَـٰنَ فِىٓ أَحۡسَنِ تَقۡوِيمٍ۬ (٤) ثُمَّ رَدَدۡنَـٰهُ أَسۡفَلَ سَـٰفِلِينَ (٥) إِلَّا ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ وَعَمِلُواْ ٱلصَّـٰلِحَـٰتِ فَلَهُمۡ أَجۡرٌ غَيۡرُ مَمۡنُونٍ۬ (٦) فَمَا يُكَذِّبُكَ بَعۡدُ بِٱلدِّينِ (٧) أَلَيۡسَ ٱللَّهُ بِأَحۡكَمِ ٱلۡحَـٰكِمِينَ (٨)
Sourate LE FIGUIER
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Par le figuier et l’olivier! (1) Et par le Mont Sīnīn! (2) Et par cette Cité sûre! (3) Nous avons certes créé l’homme dans la forme la plus parfaite. (4) Ensuite, Nous l’avons ramené au niveau le plus bas, (5) sauf ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres: ceux-là auront une récompense jamais interrompue. (6) Après cela, qu’est-ce qui te fait traiter la rétribution de mensonge? (7) Allah n’est-Il pas le plus sage des Juges? (8)
Exégèse de la sourate 95 At-Tin par As Suyûtî
Sourate 95 : « at-Tin »
Le figuier[1]
وَٱلتِّينِ وَٱلزَّيۡتُونِ (١)
« Par le figuier et l’olivier !»
Il s’agit des deux arbres fruitiers ou de deux monts en Syrie où poussent ces arbres.[2]
وَطُورِ سِينِينَ (٢)
« Et par le Mont Sînaï ! »
Le mont sur lequel Allah avait parlé à Moïse. Le vocable « Sinaï » signifie « béni » ou « beau par ses arbres fruitiers ».
وَهَـٰذَا ٱلۡبَلَدِ ٱلۡأَمِينِ (٣)
«Et par ce pays sûr ! » La Mecque, elle a toujours été sûre, que ce soit avant ou après l’islam.[3]
لَقَدۡ خَلَقۡنَا ٱلۡإِنسَـٰنَ فِىٓ أَحۡسَنِ تَقۡوِيمٍ۬ (٤)
« Nous avons certes créé l’homme » le genre humain « dans la forme la plus parfaite. »
ثُمَّ رَدَدۡنَـٰهُ أَسۡفَلَ سَـٰفِلِينَ (٥)
« Ensuite, Nous l’avons ramené », une partie de l’espèce, « au niveau le plus bas», allusion au vieillissement et à l’affaiblissement[4], les œuvres du croyant diminuent par rapport à sa jeunesse, mais sa rétribution demeure intacte comme le dit le verset qui suit :
إِلَّا ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ وَعَمِلُواْ ٱلصَّـٰلِحَـٰتِ فَلَهُمۡ أَجۡرٌ غَيۡرُ مَمۡنُونٍ۬ (٦)
« sauf », il faut entendre par là : cependant, « ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres: ceux-là auront une récompense jamais interrompue », un hadith (allant dans ce sens) énonce : « Lorsque le croyant atteint la vieillesse et qu’il ne peut plus accomplir d’œuvres, on lui inscrit la rétribution des œuvres qu’il avait l’habitude de faire »[5]
فَمَا يُكَذِّبُكَ بَعۡدُ بِٱلدِّينِ (٧)
O incrédule, après que nous t’avons montré comment l’homme a été créé
sous la plus belle image, puis comment il a été ramené à l’âge de décrépitude, ce qui corrobore
notre pouvoir à le ressusciter une fois mort, comment renies-tu le jour du Jugement?
أَلَيۡسَ ٱللَّهُ بِأَحۡكَمِ ٱلۡحَـٰكِمِينَ (٨)
« Allah n’est-Il pas le plus sage des Juges ? », c’est-à-dire qu’Il est le plus Equitable des juges et Sa rétribution l’est aussi ; et dans un hadith il est dit « Celui qui lit la sourate « at-Tin » jusqu’à la fin, qu’il dise : « Oh que si ! J’en suis témoin »[6]
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[1] Elle tire son appellation du premier verset
[2] Il faut entendre par Syrie, la Syrie historique qui englobe la Palestine.
[3] Selon certains érudits, ce passage fait allusion aux lieux saints où sont nées les trois grandes religions monothéistes : le figuier et l’olivier faisant allusion à la religion de la Palestine où Allah avait investi Jésus de la mission prophétique. Il ressemblerait, selon eux au passage biblique qui dit : « L’éternel est venu du Sinaï, Il a brillé pour eux de Séir (région du figuier de l’olivier), Il a resplendi de la montagne de Parân (La Mecque) » (Deutéronome : 33 ; 2) Tafsir ibn Kathir.
[4] Selon d’autres exégètes, le verset fait plutôt allusion au devenir des damnés en enfer ! Ils auront un aspect horrible. Tafsir Ibn Kathir et Safwat at-tafasir.
[5] « ash-shâmila ». Néanmoins une version authentique énonce « Lorsqu’un musulman tombe malade ou voyage. Allah lui inscrit la rétribution des oeuvres qu’il faisait en étant en bonne santé chez lui » Rapporté par al Bukhari. (ici)
[6] Al-Albani le juge faible. (Revoir la note du verset 50 de la sourate 77).